Avec le vieillissement de la population, l’augmentation des maladies chroniques, les besoins en plasma ne cessent d’augmenter.
Face à cette demande croissante, un vrai défi s’offre à nous : répondre aux besoins des malades en comptant sur la solidarité nationale dans le cadre d’un don éthique répondant aux valeurs du service public. C’est pour cela que nous devons prélever sans cesse de plus en plus de plasma.
Il y a un peu plus d’un mois, pour faire face à ces « besoins exponentiels », l’Etablissement Français du Sang a ouvert une maison du don de plasma à Hazebrouck, la toute première en France dédiée exclusivement au plasma.
Dans la Newsletter n°22 parue en septembre 2021 (consultable dans les archives du site) nous avions consacré un article sur le plasma et le rôle de ses constituants. Pour rappel, ce liquide contient des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes.
Des besoins vitaux et croissants.
Les protéines qui composent le plasma (immunoglobulines, facteurs de coagulation, albumine…) ont de nombreuses applications thérapeutiques.
Face à cette demande croissante, un vrai défi s’offre à nous : répondre aux besoins des malades en comptant sur la solidarité nationale dans le cadre d’un don éthique répondant aux valeurs du service public. C’est pour cela que nous devons prélever sans cesse de plus en plus de plasma.
- Pour certaines maladies, le plasma est administré en perfusion
Par exemple « Une personne immunodéprimée a besoin de l’équivalent de quatorze litres de plasma par mois, à vie », relève le Dr Bruno Danic, directeur de l’Établissement français (EFS) du sang en Bretagne.
- À côté des besoins en perfusion, le plasma sanguin est surtout utilisé pour la production de médicaments dérivés.
Aujourd’hui, en France, il y a peu de dons de plasma : Pourquoi ?
Le premier frein c’est tout simplement : « Je ne sais pas ce qu’est le plasma, je ne connais ni le don ni les besoins, et je ne sais pas qu’il permet d’améliorer des vies », explique le Dr Danic.
Peuvent ensuite venir la peur de l’aiguille, le fait de se sentir plus faible après un don, la contrainte du déplacement, ou simplement du temps à y consacrer.
Une campagne dédiée au don de plasma en juillet
Avec une demande régulièrement en hausse dans les hôpitaux ces dernières années, l’offre ne suit pas la demande.
Chaque année, l’ANSM priorise les bénéficiaires de traitements à base de plasma, et certains patients restent sans solution.
En France, le don de plasma est dix fois inférieur au Danemark et la Belgique qui sont aujourd’hui devenus presque autosuffisants. L’Australie, quant à elle, a atteint un équilibre : elle perçoit autant de dons de plasma que de sang.
Une véritable mobilisation est demandée à la population.
Pour répondre aux besoins des malades en comptant sur la solidarité nationale dans le cadre d’un don éthique répondant aux valeurs du service public et pour augmenter ses stocks, l’EFS lance, ce mois de juillet, une nouvelle campagne exclusivement dédiée au don de plasma.
Pour le Dr Danic, « Si on ne parvient pas à convaincre la population de cet enjeu, on devra se tourner vers la rémunération et ce n’est vraiment pas satisfaisant ».
Don de plasma, les critères à respecter
Pour donner son plasma, il convient d’être en bonne santé et de remplir ces quelques conditions :
- Avoir plus de 18 ans et moins de 65 ans
- Peser plus de 55 kg pour un premier don de plasma
- Présenter une carte d’identité
- Respecter 2 semaines entre un don de plasma et tout autre don (sang, plasma ou plaquettes). Vous pouvez donner jusqu’à 24 fois par an maximum.
Bon à savoir :
- Le don de plasma est réalisé uniquement dans les maisons du don de l’EFS et sur rendez-vous, partout en France métropolitaine (La plus grande de France est à Lille).
- Les individus ayant un groupe sanguin AB sont particulièrement recherchés car ils sont des « donneurs universels » de plasma.
- Lorsque vous ne pouvez pas donner votre sang vous pouvez quand même donner votre plasma. Par exemple, certains voyages peuvent contre-indiquer le don de sang alors que le don de plasma, lui, reste le plus souvent possible.
- Le don de plasma est moins fatigant qu’un don de sang car les globules rouges présents dans votre sang (plus longues à recréer par votre organisme) vous sont restituées. Puisque le plasma est composé à 90% d’eau, il se régénère très vite, il suffit de bien s’hydrater avant et après le don !
Contre-indications au don de plasma
- la prise d’un traitement antibiotique
- un antécédent de paludisme
- la présence d’une infection active transmissible par le sang
- des tatouages ou piercings datant de moins de 4 mois
- encore un séjour dans une région où peuvent sévir certaines maladies
- etc…
Déroulement d’un don de plasma
- Tester votre éligibilité au don en faisant votre autoévaluation en ligne avant de prendre rendez-vous pour savoir si vous pouvez donner votre plasma à cette adresse : https://dondesang.efs.sante.fr/quiz?section_id=0&question_id=0&quiz_type=plasma
- Si vous êtes éligible au don alors il faut prendre rendez-vous dans la maison du don la plus proche de vous. En quelques clics, réservez un créneau pour donner à cette adresse : https://dondesang.efs.sante.fr/trouver-une-collecte?type_don=P
- Le jour J
- Etape 1: Préparez-vous
Vous vous sentez en forme ? Parfait, c’est donc le moment idéal !
Prenez un bon petit-déjeuner ou un déjeuner équilibré avant de venir.
Hydratez-vous : buvez de l’eau ou des jus de fruits avant, pendant et après le don. Évitez les boissons alcoolisées durant les heures qui précèdent le don.
- Etape 2: Accueil médical et questionnaire-prédon
À votre arrivée à la maison du don, une équipe vous accueille, vérifie votre identité et vous remet un questionnaire pré- don. Il est à compléter avant votre entretien médical.
- Etape 3: Entretien médical (5min)
Il s’agit d’un moment d’échange privilégié entre vous et un médecin ou une infirmière habilitée. Cet entretien confidentiel permet de garantir votre sécurité et celle des malades qui recevront votre plasma.
- Etape 4: Le prélèvement (60min)
Le don de plasma est réalisé en position semi-allongée et sous surveillance à l’aide d’un équipement dédié.
Le volume prélevé est ajusté en fonction de votre taille et de votre poids.
Le sang passe dans une centrifugeuse qui conserve le plasma et retourne au donneur les autres composants du sang (technique de l’aphérèse).
En bonne santé, votre récupération se fait en quelques heures après le don et plus vite qu’un don de sang total car les globules rouges vous sont restitués.
- Etape 5: La collation (20min)
Une fois le prélèvement terminé, vous devez rester sous surveillance et une collation vous est proposée. C’est également le moment de vous hydrater, afin d’éviter un éventuel malaise vagal.
Sources :
EFS : https://dondesang.efs.sante.fr/articles/Le-don-de-plasma
France Info TV : https://www.francetvinfo.fr/sante/medicament/sante-une-premiere-maison-du-don-de-plasma-en-france-pour-faire-face-a-des-besoins-exponentiels_5952011.html